
Été
J’arrive à Dubrovnik, via le ferry en partance de Bari, aux premières lueurs du jour. Ayant déjà visité la ville quelques années auparavant, je mets le cap vers le sud et le Monténégro. Chaque journée est un nouveau combat contre la chaleur. Après une longue montée, j’atteins la frontière monténégrine. S’en suit une longue descente durant laquelle se dessine une étendue d’eau entre les montagnes. Je pense d’abord à un lac, mais non, c’est l’entrée de la Baie de Kotor. L’ambiance et le décor qui la bordent sont d’une autre époque. J’en profite quelques jours, et m’attaque ensuite aux fameux lacets de Kotor. Les autres baies monténégrines ne seront que déception. Des décors, pourtant paradisiaques, dans lesquels on a entassé des immeubles qui surplombent des plages privées. Une tache indélébile dans le paysage. Arrivé en Albanie, il semblerait que le pays n’a pas évolué depuis des décennies. On y rencontre deux types de personne : celles qui chevauchent un âne et celles qui sont à bord d’une cylindrée Mercedes. Dans le nord, la vie se déroule autour d’une route nationale où l’on trouve des restaurants, des hôtels, des garages et de station de lavage auto. Dans la campagne on retrouve des vestiges du communisme, qui est encore bien présent dans les mentalités. Beaucoup de villages sont abandonnés, laissant le sentiment qu’un exode rural vient d’avoir lieu pour rejoindre les stations balnéaires du sud du pays. Les constructions sont en cours, les maisons poussent comme des champignons. Bientôt le sud du pays sera pareil aux baies monténégrines ; dépourvu d’authenticité. J’espère que ces constructions n’entameront pas les cœurs des albanais qui sont de loin les européens les plus chaleureux que j’ai rencontré. Arrivé en Grèce, je ne prends plus de plaisir sur le vélo et suis épuisé par la chaleur. J’ai donc décidé de rejoindre Athènes en bus. Je finirai mon voyage en rejoignant la Turquie en ferry, puis en reliant Izmir, Ankara, Istanbul, Belgrade et Paris en bus. Je retourne dans ma ville natale du nord de la France. Retournez dans cette ville a toujours été synonyme d’un retour au point de départ à mes yeux. Rien n’y évolue, ni les rues, ni les mentalités, ni même l’odeur des draps… Et pourtant tout semble tellement différent.




















